25/08/2016

l’enfant sauvage du pont sombre de la villette

 

je marchais, langoureusement innocente, sous un pont près des travaux. Les ouvriers ahanaient sous le soleil étouffant. ma courte jupe rebondissait sous mes pas, j’étais sous chaleur. le monde fondait sous le bitume autour de moi. soudain, une ombre. je sens les ombres. habituellement, elles me suivent puis me dépasse. là, nous étions au plus profond de dessous le grand pont qui supporte les rails ferreux des trains qui vont au nord, et l’ombre ne me dépassait pas. je la voyais me suivre à côté, puis l’ombre s’est confondue à la mienne. comme on se collerait par derrière à moi pour entrer sans prévenir.

et la, UNE MAIN FURTIVE SE GLISSE SOUS MA JUPE DERRIERE VERS MES FESSES. Un instant, tout trembla. je me retourne.

Grand, jeune, roumain ou immigré, l’oeil avide et impertinent, je le regardais d’un air de défi. Je voulais le battre, lui donner mon poing à manger, lui PETER SA GUEULE s’il le fallait. J’ai gueulé “CASSE TOI”. Il me parlait roumain, a essayé de m’attrapper la main. J’ai crié encore “CASSE TOI”. Je voulais lui PETER LA GUEULE. Il s’est enfui en courant.

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